Jurassic World Evolution est l’exemple même de l’utilisation réussie d’une licence. Et comment? Tout simplement en envoyant bouler les films pour créer un jeu à part. Et c’est une réussite!
Jurassic World Evolution est un jeu de gestion développé par Frontier Developments. Studio auquel on doit, notamment, l’excellent Elite : Dangerous (dont je suis aussi friand, même si je n’ai pas écrit de contenu dessus). S’il reprend la licence Jurassic World, c’est avant tout pour vous proposer de gérer votre propre parc peuplé de dinosaures. Loin des scénarios en carton des films moisis. Et avant de me faire un procès d’intention, je suis fan du film Jurassic Park de 1993 (de Steven Spielberg). Mais tout ce qui a suivi, et encore plus cette nouvelle trilogie Jurassic World, ne fait que violemment piétiner et cracher sur l’univers des romans de Michael Chricton (Jurassic Park, 1990, et Le Monde Perdu, 1995). Mais ceci est un autre débat…
Votre propre Jurassic World
Le jeu Jurassic World Evolution vous balade sur les cinq îles Las Cinco Muertes, au fil d’une campagne qui sert de tutoriel. Ceci avant de rejoindre Isla Nublar et les vraies installations où vous serez libre de laisser cours à votre rêve jurassique (oui, même si la plupart des dinosaures qui sont présents viennent du Crétacé, mais on n’est plus à ça près).
Sur chaque île se trouve un parc en plus ou moins bon état qu’il vous faut redresser. C’est un peu la version dinosaure de Cauchemar en cuisine. Jurassic World Evolution reprend les formules classiques du bon jeu de gestion, dans le style Tycoon. Vous créez des bâtiments de recherche, installez des centrales électriques, des allées, des magasins, etc. Et à la place des attractions, vous placez des laboratoires d’incubation liés à des enclos. Pour chaque espèce son enclos : mettre T-Rex derrière de simples grillages, c’est l’assurance de voir vos visiteurs terminer en friandises. Et pour obtenir les enclos les plus solides, il faut accomplir des missions proposées par la cellule sécurité de votre parc.
Vous devez aussi miser sur les pôles science ou encore loisir pour obtenir des bonus. A vous de ménager la chèvre et le choux afin de ne pas vexer les autres au profit d’un seul.
2 jeux en 1
Pas trop complexe, la partie gestion n’occupe qu’une part de vos activités variées. Il faut en effet partir en quête de fossiles via un système d’expéditions. Et plus vous avancez dans le jeu, plus vous disposez d’installations de type Centre des fossiles, et plus vous pouvez chercher des espèces qui ont la côte. Le tricératops, c’est bien. Mais un troupeau de vélociraptors, ça claque plus ! Et, oui, ils sont comme dans le film donc trop gros et sans plumes. Car en vrai, un vélociraptor c’est plus ça :
Vos dinosaures demandent des installations vitales avec notamment des centres d’intervention. Les équipes interviennent en 4X4 pour venir réparer les installations, soigner les animaux avec des fléchettes hypodermiques ou approvisionner les mangeoires. Ou en hélicoptère pour envoyer des fléchettes tranquillisantes aux dinosaures en fuite, évacuer les bêtes mortes ou reconduire les reptiles à leurs enclos.
Si vous aimez le sport, vous pouvez même piloter et manier le fusil. Au début c’est vital tant vos employés « non améliorés » (avec les recherches) tirent comme des quiches.
ADN et manipulations génétiques
Plus vous collectez d’ADN, plus vos dinosaures sont viables. Grâce aux expéditions, vous découvrez des espèces et complétez leurs génomes. La magie de Jurassic World Evolution, c’est que même avec un génome incomplet vous pouvez créer un dinosaure. Cela peut échouer, conduisant à la perte de l’embryon. Ou réussir mais la bestiole sera plus faible.
Comme dans les derniers films, à vous aussi les joies des manipulations génétiques. Vos recherches vous permettent d’ajouter des génomes de requin, de chauve-souris et autres animaux improbables sans aucun rapport, histoire de fixer des traits spécifiques pour vos dinosaures. Plus agressifs, plus résistants, plus malins : ces généticodinos sont adorés du public ! Donc plus de visiteurs, plus de tune, pour plus de recherches. Et plus de tune ! Hem, vous avez compris…
Ami des bêtes
Vos chers dinosaures ont aussi des besoins : forêts pour les uns, prairies pour les autres. Lui veut des amis de son espèce, mais celui-là s’en fout d’être seul. Et non, deux espèces différentes de raptors ne s’entendent pas forcément (croyez-moi, j’ai essayé). Un dinosaure mal à l’aide voudra s’enfuir. Et croyez-moi encore : même des murs épais ne vont pas le dissuader longtemps ! Il y a évidemment le plaisir vicieux de voir les touristes se faire piétiner (ou dévorer). Les blessés vous coûtent en procès… mais pas les morts. Une fois bouffé, c’est plus tendu pour porter plainte en même temps…
Un petit incident, ça reste tout de même bon pour les affaires. Ça attire du public, et c’est le moment pour augmenter la qualité de vos repas (et leurs prix, quand même, faut pas déconner) et le standing de vos produits dérivés.
Jurassic World Evolution trouve merveilleusement son équilibre en vous proposant d’alterner entre aspects financiers, missions et gestion de vos dinosaures. Au final, ce jeu devient même terriblement addictif. Je ne l’attendais pas, et clairement je suis sous le charme.
Les seuls rappels aux films sont les interventions des personnages de la saga à l’écran avec quelques petites phrases. Histoire de respecter la licence dans le cahier des charges. Par contre, où en donc Omar Sy ?!
Tout comme vous, je suis plutôt fan de Jurassic Park de Steven Spielberg et je trouve que les autres films ne sont pas à la hauteur. En ce qui concerne le jeu, j’aurais préféré que celui-ci soit aussi disponible sur mobile. J’avoue être accro aux applications de jeux comme celle-ci en ce moment : https://itunes.apple.com/fr/app/prizee-des-jeux-des-cadeaux/id1156923333?mt=8 . C’est beaucoup plus pratique, à mon avis !